La blancheur du livre contraste avec le fond sombre de la photo et cela représente tout à fait l'essence d'"Avant le bonheur" d'Agnès Ledig : l'espoir malgré le drame. Une petite parenthèse de la vie,
un joli bouquin à lire, en une fois ou en plusieurs fois comme je l’ai fait.
Synopsis : « Cela fait longtemps que Julie ne
croit plus aux contes de fée. Caissière dans un supermarché, elle élève seule
son petit Lulu, unique rayon de soleil d'une vie difficile. Pourtant, un jour
particulièrement sombre, le destin va lui tendre la main. Ému par leur
situation, un homme généreux les invite dans sa maison du bord de mer, en
Bretagne. La chance serait-elle enfin en train de tourner pour Julie ? »
Ce n’est pas le synopsis qui m’a
attiré : je le trouve « plat » et les mots choisis ici
« contes de fées-destin-invitation au bord de la mer » ne traduisent
en rien le talent d’écriture de l’auteur. C’est plutôt le titre du bouquin
ainsi que la couverture qui m’a amené à poser mon esprit sur lui et à me
laisser aller au fil de ses mots.
A vrai dire, au début, j’ai eu du
mal à entrer dans l’histoire : un homme assez âgé qui s’adresse à une
jeune femme caissière et plutôt triste. L’homme ayant plutôt les moyens, il
décide de l’inviter à boire un verre pour qu’elle puisse noyer un peu sa
tristesse. Et franchement, bien que fleur bleue, la rencontre homme-femme n’est
pas un de mes sujets de prédilections. J’ai donc eu du mal à tenir la lecture
sur le premier tiers du bouquin.
Mais ce qui m’a plu ici, c’est
plutôt comment les personnages surmontent chacun à leur manière leurs accidents
de parcours, les évènements malheureux que la vie a mis sur leurs chemins, comment
ils peuvent à nouveau refaire confiance à la vie alors même que celle-ci leur a
été enlevée lorsqu’ils ont perdus un proche, un conjoint, une femme, un enfant.
Comment surmonter un drame et faire face à ces embûches qui se présentent
soudainement devant eux ?
Tout comme le livre d’Agnès
Martin Lugand « Les gens heureux boivent et lisent du café », j’y ai
retrouvé ce parcours-là, comment on ré-apprend petit à petit à retrouver
confiance en la vie malgré la perte d’un proche. C’est un livre qui se lit avec
empathie pour les personnages de l’histoire, car on sait bien que tôt ou tard,
n’importe qui, même nous, pouvons un jour y être confrontés.
Et on découvre avec le personnage
que dans ces cas-là et comme le dit l’auteur « La nature reprend ses droits et renaît de ses cendres ». Derrière
tout drame, on retrouve le souffle de la vie. Le personnage central est entouré
par des gens au début inconnus, puis qui, au fil des hasards et des rencontres,
deviennent plus proches, et plus que bienveillants avec l’héroïne du livre. Ce
livre nous donne envie de croire en l’amour et en la bienveillance que les gens
peuvent avoir les uns envers les autres. Cela nous rappelle combien la mort a
ce pouvoir de nous rappeler les choses essentielles de la vie et combien il est
important de les partager avec les gens que l’on aime. Et tout autant, ce livre
reste un message d’espoir : l’espoir de rencontrer les bonnes personnes
avec les bonnes attentions et les bons mots si un jour cela a le malheur de
nous arriver.
C’est un livre qui permettra à
chacun d’en tirer ce qui fait écho en lui, mais qui dans tous les cas, ne peut
laisser indifférent. D’autant plus, si vous avez la larme facile, ça permet
aussi de bien extérioriser et ça ne fait pas de mal. Je ne pleure jamais devant
un film, mais celui-ci est le deuxième bouquin qui me fait cet effet-là à un
moment donné du livre. On vit le drame et les émotions en même temps que
l’héroïne tout comme on se reconstruit avec elle et c’est aussi en cela que je
tire mon chapeau à l’auteur pour son écriture et ce qu’elle arrive à
transmettre au lecteur.
Merci Agnès Ledig.