15/03/2015

Avant le bonheur, Agnès Ledig







La blancheur du livre contraste avec le fond sombre de la photo et cela représente tout à fait l'essence d'"Avant le bonheur" d'Agnès Ledig : l'espoir malgré le drame. Une petite parenthèse de la vie, un joli bouquin à lire, en une fois ou en plusieurs fois comme je l’ai fait.

Synopsis : « Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fée. Caissière dans un supermarché, elle élève seule son petit Lulu, unique rayon de soleil d'une vie difficile. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui tendre la main. Ému par leur situation, un homme généreux les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne. La chance serait-elle enfin en train de tourner pour Julie ? »

Ce n’est pas le synopsis qui m’a attiré : je le trouve « plat » et les mots choisis ici « contes de fées-destin-invitation au bord de la mer » ne traduisent en rien le talent d’écriture de l’auteur. C’est plutôt le titre du bouquin ainsi que la couverture qui m’a amené à poser mon esprit sur lui et à me laisser aller au fil de ses mots. 

A vrai dire, au début, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire : un homme assez âgé qui s’adresse à une jeune femme caissière et plutôt triste. L’homme ayant plutôt les moyens, il décide de l’inviter à boire un verre pour qu’elle puisse noyer un peu sa tristesse. Et franchement, bien que fleur bleue, la rencontre homme-femme n’est pas un de mes sujets de prédilections. J’ai donc eu du mal à tenir la lecture sur le premier tiers du bouquin.

Mais ce qui m’a plu ici, c’est plutôt comment les personnages surmontent chacun à leur manière leurs accidents de parcours, les évènements malheureux que la vie a mis sur leurs chemins, comment ils peuvent à nouveau refaire confiance à la vie alors même que celle-ci leur a été enlevée lorsqu’ils ont perdus un proche, un conjoint, une femme, un enfant. Comment surmonter un drame et faire face à ces embûches qui se présentent soudainement devant eux ?

Tout comme le livre d’Agnès Martin Lugand « Les gens heureux boivent et lisent du café », j’y ai retrouvé ce parcours-là, comment on ré-apprend petit à petit à retrouver confiance en la vie malgré la perte d’un proche. C’est un livre qui se lit avec empathie pour les personnages de l’histoire, car on sait bien que tôt ou tard, n’importe qui, même nous, pouvons un jour y être confrontés.

Et on découvre avec le personnage que dans ces cas-là et comme le dit l’auteur « La nature reprend ses droits et renaît de ses cendres ». Derrière tout drame, on retrouve le souffle de la vie. Le personnage central est entouré par des gens au début inconnus, puis qui, au fil des hasards et des rencontres, deviennent plus proches, et plus que bienveillants avec l’héroïne du livre. Ce livre nous donne envie de croire en l’amour et en la bienveillance que les gens peuvent avoir les uns envers les autres. Cela nous rappelle combien la mort a ce pouvoir de nous rappeler les choses essentielles de la vie et combien il est important de les partager avec les gens que l’on aime. Et tout autant, ce livre reste un message d’espoir : l’espoir de rencontrer les bonnes personnes avec les bonnes attentions et les bons mots si un jour cela a le malheur de nous arriver.

C’est un livre qui permettra à chacun d’en tirer ce qui fait écho en lui, mais qui dans tous les cas, ne peut laisser indifférent. D’autant plus, si vous avez la larme facile, ça permet aussi de bien extérioriser et ça ne fait pas de mal. Je ne pleure jamais devant un film, mais celui-ci est le deuxième bouquin qui me fait cet effet-là à un moment donné du livre. On vit le drame et les émotions en même temps que l’héroïne tout comme on se reconstruit avec elle et c’est aussi en cela que je tire mon chapeau à l’auteur pour son écriture et ce qu’elle arrive à transmettre au lecteur.

Merci Agnès Ledig.
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