23/02/2015

Les nanoparticules en cosmétique passées à la loupe!


Je me suis longuement posée la question de rédiger ou non un article dessus étant donné que les nanoparticules sont difficilement détectables, qu'elles sont partout et présentes aussi en dehors de la cosmétique et qu'à l'heure actuelle, on ne sait toujours pas si on peut se fier aux étiquetages, ou non. Ayant quand même pris le temps de m'informer sur le site Veille nanos et d'interroger plusieurs marques sur leurs gestions des nanoparticules, je me suis dit que ça pourrait peut-être vous intéresser. Je vous laisse découvrir le résultat et si certaines marques ou d'autres personnes ont des informations plus récentes, je suis preneuse.

Qu’est-ce qu’un nanomatériau en cosmétique?
Les nanomatériaux se présentent le plus souvent sous forme de poudres ultra-fines. On les retrouve dans nos produits cosmétiques, dans nos crèmes, nos lotions, nos sprays, etc. A une taille nanométrique, ces matériaux développent des propriétés différentes: par exemple, le dioxyde de titane à l’échelle nanométrique devient transparent et est donc intéressant dans les crèmes solaires puisqu’il évite le « dépôt blanc » sur le visage. Seulement, ils sont suspectés d'être dangereux pour la santé pour "leurs toxicités, éco-toxicités, leurs effets génotoxiques et cancérogenèses", dans le sens où ces nanoparticules peuvent s'infiltrer dans notre organisme, y rester et créer des modifications plus ou moins souhaitables.

Les différentes définitions des nanomatériaux
D’après l'Organisation internationale de normalisation (ISO), un nanomatériau est "un matériau comportant toute dimension externe à l’échelle nanométrique ou une structure interne ou en surface à l’échelle nanométrique" (c’est-à-dire dont la taille est de 1 nanomètre à 100 nanomètres)

D’après la Commission Européenne d’Octobre 2011, le nanomatériau est "un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé, contenant des particules libres, sous forme d’agrégat ou sous forme d’agglomérat, dont au moins 50 % des particules, dans la répartition numérique par taille, présentent une ou plusieurs dimensions externes se situant entre 1 nanomètre et 100 nanomètres. »

D’après le Règlement Cosmétique Européen, un nanomatériau est "un matériau insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nm".

L’étiquetage des nanoparticules dans les cosmétiques
Depuis juillet 2013 et selon le Règlement Cosmétique Européen rédigé en 2009, il est obligatoire pour les fabricants de mentionner dans la liste des ingrédients des cosmétiques, la présence des nanomatériaux. Une règle d’étiquetage prévoit, en effet, que soit indiqué le terme [nano] entre crochets après le nom de l’ingrédient concerné. 
A l’heure actuelle, beaucoup d’industries cosmétiques échappent à cette réglementation en utilisant les nanomatériaux qui excèdent une taille de 100 nanomètres ou bien en formant des agrégats ou agglomérats de nanomatériaux atteignant l’ordre du micromètre. D’autres attendent la révision de la Commission Européenne en 2014-2015 avant de se mettre en conformité, car leur définition est moins restreinte du fait qu’elle ne considère pas les matériaux nano-structurés en interne comme étant des nanomatériaux. Ceci leur permettrait donc d’éviter la mention « nano » sur leurs produits.

La gestion des nanoparticules chez les marques
J’ai questionné plusieurs marques au cours de l’année 2014 sur leurs gestions des nanoparticules et voici ce qu’elles m’ont répondu :

"Nos produits bio sont certifiés Ecocert. La certification Ecocert est très stricte et exclue les nanoparticules des produits bio qu'elle certifie. Voici la copie du site internet du label: "L'utilisation d’ingrédients issus de ressources renouvelables et transformés par des procédés respectueux de l’environnement. Ecocert vérifie donc l’absence d’OGM, parabens, phénoxyéthanol, nanoparticules, silicone, PEG, parfums et colorants de synthèse, ingrédients provenant d’animaux (sauf produits naturellement par eux : lait, miel...). »



"Comme vous avez pu le constater, l’ensemble des produits Zao est certifié par Ecocert. Or Ecocert exige l’absence totale de nanoparticules dans les formulations. Nos produits contiennent des microparticules mais pas de nanoparticules (les nanoparticules qui traversent tous nos tissus sont mille fois plus petites que les microparticules). Pour répondre à votre question, les produits Zao ne contiennent aucune nanoparticule."




"Non, nous n'avons pas de nanoparticules dans nos produits. Toutes nos poudres et les ingrédients que nous utilisons ont une taille de l'ordre du micromètre."

« Sachez que les produits proposés par les laboratoires Logona sont exempts de nanoparticules.»

«Selon la Commission Européenne, les nanomatériaux sont définis comme suit: "Les «nanomatériaux» sont des matériaux dont les constituants principaux ont des dimensions comprises entre 1 et 100 milliardièmes de mètre. Aussi, je peux vous rassurer et vous affirmer que, dans nos produits (Eyeliner), nous utilisons des ingrédients qui sont plus grands que 100 nm (100 milliardièmes de mètre). Nos produits ne tombent donc pas dans l'obligation de déclaration de nano.»


Réponse 1: «Afin de répondre à votre demande, nous nous sommes rapprochés de notre pharmacienne qui confirme qu'il n'y a pas de nanomatériaux dans les crayons yeux. Concernant les certifications, il existe 2 organismes de certification pour la cosmétique Bio en France: Bureau Véritas/Qualité France et Ecocert, réunis sous le même label Cosmébio. Leur positionnement est donc identique en ce qui concerne le sujet des nanomatériaux : pas de nanomatériaux dans les cosmétiques Bio ; une dérogation est cependant accordée (par ces 2 organismes et par Cosmébio), uniquement pour les produits solaires, car il n'y a pas à ce jour d'autres alternatives naturelles aux écrans chimiques dont on connait les inconvénients.»

Réponse 2: "Votre question relative aux nanoparticules nous oriente plus précisément vers les produits solaires.Nous utilisons dans nos solaires Phyt’s une matière première « Zinclear», écran minéral composé d’oxyde de zinc. Nous avons sur cet écran minéral des analyses précisant les dimensions de ses particules : la taille de cet ingrédient est micro particulaire donc NON Nanoparticulaire. C’est ainsi qu’il était validé par les Référentiels Bio. En effet, bien que les particules primaires de cet ingrédient soient effectivement sous forme « nano », elles se présentent dans la matière première « Zinclear » sous forme d’agglomérats et d’agrégats qui eux sont micro particulaires, d’où le résultats des analyses. Mais, la Commission Européenne travaille depuis longtemps sur les nanomatériaux et vient d’en donner une méthode d’analyse et une définition qui impliquent de considérer la particule primaire de la matière première. De ce fait, bien que le Zinclear soit sous forme « micro », sa structure intime de taille « nano »  oblige à classer le « Zinclear » dans les nanomatériaux au regard de la Définition d’un nanomatériau donnée dans le Règlement Cosmétique Européen EC 1223/2009. Dans ces conditions, nous ne pouvons plus appliquer la mention « non nano particulaire » sur nos packagings solaires Phyt’s. A noter que toutes les autres marques qui font du Solaire Bio sont concernées et rencontrent exactement les mêmes difficultés. Nous travaillons activement pour substituer la matière première en question. A l’heure actuelle, nous pouvons tout à fait continuer de proposer nos produits solaires labellisés Cosmebio sur le marché.»

Mon avis pour résumer 
J'ai écrit cet article entre autre pour pouvoir me faire un avis sur la question et j'avoue rester méfiante envers les nanoparticules, sans pour autant me dire que je peux totalement y échapper si je le veux. Pour ce qui est des crèmes solaires, je me fierais davantage à une qui me blanchit la peau qu'à une invisible sur la peau et privilégierais le port de manches longues/chapeau sous le soleil. J'espère que les marques, que je remercie d'ailleurs pour leurs éclaircissements, continueront d'être et/ou seront sensibles aux risques impliqués par les nanoparticules (risques actuellement comparés à ceux de l'amiante) et prendront de véritables mesures pour ne plus en utiliser, ou pour du moins avertir leurs clients de leurs utilisations (agglomérats, taille supérieure, encapsulage des nanoparticules) afin qu'ils puissent faire leurs choix en connaissance de cause.


Et vous, vous en pensez quoi des nanoparticules?

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